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« Je photographie souvent quelque chose comme si le sujet était réaliste, mais c'est en fait un fantasme. » - Juergen Teller
Juergen Teller est considéré comme l’un des plus grands photographes de mode contemporains. Après des études de photo à la Bayerische Staatslehranstalt für Photographie à Munich, il part s’installer à Londres en 1986 afin d’échapper au service militaire.
Teller est un des photographes les plus radicaux et les plus vénérés du monde de la mode, en étant absolument à contre-courant des diktats du glamour des grands magazines. Juergen Teller entreprend un jeu de massacre de la beauté irréelle et "papier glacé" pour ne garder que l'essence d'un être humain arrogant ou touchant.
Ses photos sont volontairement surexposées, son flash exagéré, et ses portraits naturellement provocants ; l'artiste allemand a pris des risques considérables avant de finir à un prix inaccessible dans les galeries et les musées.
L'historien d'art Adrian Searle raconte son expérience d'être portraitisé par Teller : quand il vit son portrait affiché dans le Guardian, faisant la grimace devant une soupe tonkinoise. "Je pensais que ce garçon timide et si bien élevé m'avait arnaqué. Il ne m'a pas photographié au début, puis il a pris des clichés comme ça, pour rire, devant mon pauvre plat de pâtes. J'avais l'air d'un con. Puis j'ai aimé, de plus en plus, cet autre moi. Ce moi évident." La directrice photo du journal, elle non plus, n'en croyait pas ses yeux de voir une si "mauvaise" image, mal cadrée, surexposée, des ombres bizarres derrière, et cette tête, mon Dieu, cette grimace! L'exercice du portrait, qui détourne la maîtrise technique pour succomber à l'erreur, Juergen l'a tout de suite appliqué à la mode. Même traitement. Même liberté de ton.
Avec son esthétique , sa netteté innée et son humour incisif, Juergen Teller s'est construit un style unique qui séduit depuis trois décennies la mode, le luxe, la musique, les magazines, l’art contemporain, comme la photographie commerciale.
En 1990, Juergen Teller iconifie la chanteuse Sinéad O’Connor pour le single Nothing Compares 2 U. L’année d’après, il est invité à suivre Nirvana en tournée et shoote une série emblématique de Kurt Cobain. Immédiatement, les plus magazines de mode s’intéressent à Teller qui offre une esthétique pleine de réalité et substance au monde de la photographie de mode, alors axé sur le statut.
Son œuvre subversive, entre provocation et poésie, place les vêtements dans des contextes irrévérencieux, divertissants et provocants. Il refuse d’adapter son esthétique à celle de ses clients commerciaux. Ses œuvres vendent une attitude, pas un rêve. L'esthétique granuleuse de Teller se développe en 1996, lorsqu'il photographie une Kristen McMenamy nue avec le mot "Versace" griffonné sur sa poitrine en rouge à lèvres.
Kristen McMenamy par Juergen Teller
Il devient le photographe attitré de Marc Jacobs de 1998 à 2009. Il trouve en Marc Jacobs un allié de taille. Leurs collaborations mettant en scène des stars à contre-emploi sont même devenues, au fil du temps, la marque de fabrique de Teller.
Winona Ryder par Juergen Teller pour Marc Jacobs Printemps/Eté 2003
Depuis 1998, il aborde des concepts différents pour le monde de la publicité. Cette collaboration qui explore l’identité a mis en scène Sofia Coppola, Kim Gordon, Victoria Beckham ou Kate Moss, osant désacraliser leur image. Cette dernière est d'ailleurs l'une des muses du photographe. Il l’a photographie depuis ses 15 ans. Elle figurait sur sa première couverture de Vogue en 1994. Il lui a également réalisé offert le premier rôle de son court métrage « Can
I Own Myself ».
Les cheveux roses de Kate Moss s’étalent sur son oreiller, décoiffés. Fraîche et sans maquillage, mais irradiée par un flash outrancier, la mannequin semble se réveiller. Démaquillée de tout, de son statut d'icône surtout, Juergen Teller est parvenu à prendre à rebours le décorum classique. Au-delà des poses et du glamour, il montre l’énergie sexuelle que possède le sujet, pour ne garder que l'essence d'un être humain arrogant ou touchant.
Les magazines les plus avant-gardistes tels que The Face, Dazed & Confused ou I-D publient le travail de « l’enfant terrible de la mode ».
Il ne respecte rien des conventions du monde pour lequel il travaille. En effet, il n’hésite pas à photographier Vivienne Westwood gambadant avec Pamela Anderson. « Je n’avais jamais vu des photos comme elles auparavant », raconte-il au magazine AnOther. « Avec Vivienne et Pamela, ces des pôles opposés, ce mélange étrange de flash et pas de flash, tout moche et beau à la fois ».
Le photographe réalise ses shootings en faisant preuve d’une fausse désinvolture. Ses photos sont empreintes à la fois de pudeur et d’exhibitionnisme poussé à la limite du dérangeant.
Kristin Scott-Thomas par Juergen Teller
Loin d’une beauté photoshopée, ses images de mode mettent en scène des espaces quotidiens vidés de leur sens premier et des modèles dans des situations peu avantageuses.
Quels que soient l'âge et la corpulence du modèle, Teller ne cherche pas à flatter les personnes qu'il photographie… comme Charlotte Rampling.
« Je savais qu’elle ne serait pas intéressée à faire merchandising pour une maison de couture », a déclaré Teller à l’Independant. « Je devais trouver quelque chose qui allait au-delà ».
Smiling Ed, 2005
Le style de Juergen Teller demeure le même, qu’il s’agisse de ses photos de mode ou de son travail d’artiste : la lumière est crue, à la façon d’un instantané, l’image n’est jamais retouchée. Son but n’est pas de mettre en valeur ses modèles, mais bien de témoigner de son époque.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, rien n’est laissé au hasard. L’artiste a suivi une formation rigoureuse à Berlin, maitrisant l’art de la composition et la technique, qui aborde son sujet frontalement avec un barrage de flashes et deux appareils, un dans chaque main.
« Il y a eu une étape de ma carrière où j'ai commencé à avoir des problèmes avec l'aspect vanité du sujet. J'étais frustré et ennuyé avec ça. Puis j'ai pensé, en fait, qu'est-ce que ça fait d'être photographié ? C'est là que j'ai commencé à me photographier. C'était un moment extrêmement important et cela a énormément ouvert mon travail. » Juergen Teller
Dans la série Louis XV, Juergen a photographié l’actrice Charlotte Rampling dans le luxe de l’hôtel Crillon, avec lui, en tenue d’Eve.
« Je n'aurais pas pu faire la série avec Charlotte Rampling si je ne la connaissais pas depuis huit ans. C'est quelqu'un que j'aime et ça se voit. Sinon ça serait juste de la pornographie. »
« Après avoir photographié des gens pleins de névroses, j'ai voulu prendre quelqu'un qui se fiche de son apparence. Et la personne avec laquelle je peux être le plus brutal et le plus honnête, c'est moi. Je ne cache rien. La nudité me permet de refuser les codes vestimentaires. »
Self-Portrait with Balloons, Paris 2017
Galerie Suzanne Tarasieve, Paris, © 2017 Juergen Teller
Les images de Teller utilisent la nudité pour commenter la déshumanisation de ses modèles par l'industrie de la mode. Il nous rappelle que les mannequins ne sont pas des mannequins. Sous le vêtement se trouve une vraie personne.
Le travail de Teller est présenté dans de nombreuses collections à travers le monde, y compris le Centre Pompidou, Paris ; Centre international de photographie, New York ; Centre d'art Pinchuk, Kiev ; et le Victoria & Albert Museum, Londres. Il a publié quarante et un livres d'artiste et catalogues d'expositions depuis 1996. Il est actuellement professeur de photographie à l'Akademie der Bildenden Künste Nürnberg, et vit et travaille à Londres.
La photographie d'Ellen Von Unwerth est un hommage très glamour dédié aux femmes, à leur beauté, à leur sensualité et à leur spontanéité. Elle livre une vision des femmes sensuelles, et libres. De la Sexy attitude à la maternité, Ellen Von Unwerth célèbre toutes les femmes.
« Je voulais enquêter sur l’ombre, dans la photographie bien sûr, mais aussi les ombres personnelles et celles qui nous cernent dans le monde social »
- Viviane Sassen
Pierre et Gilles, c’est l’histoire d’un coup de foudre doublé d’un coup de maître.Couple heureux à l'intérieur et à l'extérieur de l'atelier, Pierre et Gilles sont modestes en parlant de leur travail mais positivement heureux en le montrant. Ils se sont rencontrés en 1976 et sont partenaires depuis. Ils ont survécu au mépris critique ainsi qu'à l'adoration des cultes, et ils sont de plus en plus reconnus comme une force majeure dans le monde de l'art.