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" En fin de compte, ce que je montre est la vraie vie.Je dis la vérité. Et la vérité peut être choquante."- Larry Clark
Photographe, cinéaste et anthropologue sulfureux, Larry Clark est né le 19 janvier 1943 à Tulsa dans l’Oklahoma aux Etats-Unis. Au-delà de son parcours parfois controversé, Clark est désormais reconnu comme un pilier incontournable dans l’histoire de la photographie américaine et continue d’inspirer à ce jour des réalisateurs de renom tels que Martin Scorsese et Gus Van Sant.
L’enfance de Larry Clark est profondément marquée par une vie familiale difficile. La photographie devient très vite son échappatoire dans un climat tendu et une partie intégrante de son quotidien. Jeune adolescent, il travaille pour Lew Clark Photography, l’entreprise tenue par ses parents et accompagne sa mère qui propose ses services, au porte-à-porte, pour photographier les nouveau-nés, dans le but de “faire sourire” les enfants. Il s’agit de sa première rencontre avec la photographie, bien que les techniques de sa mère soient aux antipodes de celles qui deviendront plus tard les siennes. En 1961, il part étudier la photographie à la Layton School of Art à Milwaukee, dans le Wisconsin, et c’est ainsi qu’il quitte les décors préfabriqués de la photographie de sa mère pour se confronter à un tout autre monde. Après son service militaire au Vietnam, de 1964 à 1966, Clark commence à travailler comme photographe indépendant, avant de se rendre à New York.
“Je n’étais pas un garçon heureux. Je ne parlais pas beaucoup et je crois que c’est pour ça que j’ai fait de la photographie. Pour découvrir les secrets des gens sans avoir à leur parler.” - Larry Clark
Le sujet intense de ses photographies en noir et blanc, capturés sur fond d'une ville paisible du Middle West, ainsi que sa façon brutale et directe de photographier d'un point de vue qui est celui, non pas du simple témoin, mais de l'acteur, presque du personnage principal, feront du travail de Larry Clark une oeuvre particulièrement puissante. Influencé par le travail du photojournaliste William Eugene Smith et du photographe Robert Frank, Clark livre des photos d’une intimité saisissante, loin du documentaire, des postures commerciales ou des faux-semblants artistiques. La rencontre entre la noirceur de ses scènes, la spontanéité de ses prises et la sincérité de ses intentions confèrent à son travail une atmosphère unique.
TULSA © Larry Clark
“Un jour, j’ai eu cette sorte de révélation que je pourrais photographier mes amis parce que je n’avais rien vu qui leur ressemble.” - Larry Clark
Clark rentre pour la première fois chez lui, à Tulsa en 1963. C’est alors que Leica en main, il s’embarque dans des nuits régies par le sexe et par la drogue, qui deviendront dès lors sa matière première. En 1971, il publie Tulsa, un ouvrage de photos qui capture la vie des marginaux en tout genre du Texas et dont l’esthétique est citée comme source d’inspiration par Martin Scorsese pour Taxi Driver (voir l'entretien avec Martin Scorsese ici) ou encore Nan Golding. L’ouvrage est pensé comme un film à l’origine, avec ses histoires, ses enjeux dramatiques, ses moments tristes et ses moments de joies et est accueilli comme un véritable documentaire photographique. A l’époque, Larry Clark vit une vie proche des jeunes de Tulsa qu’il photographie. Il est en rupture avec la société et capture ces scènes en tant que participant actif, avec la puissance de la spontanéité. Tulsa lui assure une renommée nationale.
Clark incarne la figure mythique du rebelle, cette idée fantasque de l’adulescent éternel. Pour celui qui considère le sulfureux acteur Marlon Brando comme la quintessence du rebelle, rien ne sert de suivre les règles et d’emprunter les sentiers battus pour réussir en tant qu’artiste.“J’essaye de me comporter comme un rebelle, mais on me voit comme un sauvage”. - Larry Clark
“On est censé suivre certaines règles pour faire du cinéma, mais je n’ai jamais essayé de les suivre à tout prix – à part mes propres règles.” - Larry Clark
En effet, le travail de Clark est précisément salué pour son absence de clichés et de sentimentalisme, et raconte au fil de son œuvre une certaine atemporalité de la rébellion.
Dans les années 1990, Clark se tourne entièrement vers le cinéma.
En 1995, les frères Weinstein financent son premier long-métrage, Kids, dont le scenario est écrit par Harmony Korine. Clark se munit d’une caméra et suit la vie chaotique d’une bande d’adolescents new-yorkais, évoluant entre la culture du skateboard et celle des boîtes de nuit. Acclamé par la critique aux festivals de Cannes et de Sundance, ce film est un portrait fort et sans détours d'une certaine jeunesse égarée et d’une époque. Kids sera le premier opus d’une série de teen-movie trashs.
Le casting est composé d'adolescents sans expérience. Ils jouent des rôles inspirés par eux-mêmes, Harold Hunter, un jeune prodige du skate est devenu le maire des skateurs de New York. Rosario Dawson a été découverte en chantant à la porte de sa propre maison et sa seule apparition publique avait été dans Sesame Street, loin des enfers montrés dans le film. Kids révèlera aussi la compagne d'Harmony Korine, l'iconique Chloë Sevigny. Kids fait beaucoup de bruit et permet à Sevigny et Dawson d'attirer l'attention d'autres réalisateurs américains exigeants.
Cinq ans plus tard, en 1998, Clark réalise son deuxième film, Another Day in Paradise, avec un casting hollywoodien qu'il engage à contre-pied : Melanie Griffith et James Woods. Il enchaîne par la suite avec d’autres films, Bully (2001), Ken Park (2003), Wassup Rockers (2004) et Jonathan (2013) qui feront également scandale et s’inscrivent dans un même registre.
En 2012, il sort son film Marfa Girl en streaming plutôt qu’au cinéma, pour sortir du circuit classique du cinéma qu'il considère comme mafieux.
Son dernier film, The Smell of Us, sort en 2015, et peut être envisagé comme une suite à son fameux Kids. Clark y raconte les déboires de jeunes adolescents parisiens, déambulant entre leurs activités de skateurs et leurs vies personnelles compliquées. Le tournage lui-même est un véritable fiasco et la critique mitigée. Cependant le film est présenté à la Mostra de Venise et Les Cahiers du Cinéma lui consacrent de belles pages en Janvier 2015 en écrivant notamment : "A ceux qui l’accusent d’on ne sait quelle perversion, posons cette simple question : qui d’autre a-t-on pour chanter la beauté des corps ?".
« Je suis un raconteur d’histoires. Prendre une photo et passer à autre chose ne m’a jamais intéressé. J’aime rester longtemps avec les gens que je prends en photo ».- Larry Clark
Clark ne dirige pas ses comédiens ; il les observe. Pour être légitime dans les cercles qu’il filme, il va même jusqu’à apprendre le skateboard à 50 ans afin de pouvoir tenir le rythme et raconter leurs histoires à leur juste valeur. Il ne considère pas l’adolescent comme un simple échantillon social ; il veut en saluer la vitalité, l'intensité et la résilience. C’est une véritable déclaration d’amour qu’il leur fait dans ses films, une célébration de l’instant présent avant le temps de devenir adulte, qui arrive un jour, inévitable. Témoin dénué de jugement moral, ses explorations du corps et de la psyché adolescente sont d’une puissance rare.
Le style de Kids était, en réalité, le style d'une jeunesse. La mode, vampire de la jeunesse éternelle, a transformé bon nombre de ces tendances en une norme au sens urbain. Les vêtements sont passés et sont redevenus à la mode, mais Kids nous a laissé l'intemporalité de la rébellion.
Clark a donc eu un impact considérable sur l’industrie de la mode, inspirant notamment au passage l’univers des deux géants que sont American Apparel et Supreme. Les premiers employés vendeurs du tout premier magasin Supreme étaient notamment des figurants du film. En 2015, Clark s’associe notamment à la marque pour une collaboration exclusive qui vient célébrer les 20 ans de Kids.
Supreme x Larry Clark’s KIDS 20th Anniversary Capsule Collection
Larry Clark sera également une source d’inspiration pour la série Skins et inspire également les couturiers, tel que JW Anderson qui déclare publiquement sa passion pour l'œuvre de Clark. Dior Homme a commandé un court-métrage réalisé par Larry Clark dans lequel skateurs et mannequins étaient mélangés et c’est ainsi toute une esthétique qui continue à inspirer, un quart de siècle après la première du film.
Les vêtements passent, redeviennent à la mode, au fil des années, mais Kids nous a offert le délicieux costume de l’insolence.
« Beaucoup de personnes me détestent parce que j'ai décidé de montrer la vérité»- Larry Clark
Pourtant, Larry Clark est avant tout, un anthropologue subtil et dévoué, résolu à raconter l’adolescence avec justesse et empathie. Il fascine par la puissance d’une œuvre éternellement jeune. Clark a notamment su mettre en lumière tout un pan de la culture street et skate et l’a affirmée comme une culture à part entière.
Dans une interview pour le Guardian, Larry Clark raconte que le plus beau compliment qu'il n'ait jamais reçu venait d'un garçon qui lui avait décrit son film Kids : ''Ce n'était pas comme un film. C'était comme dans la vraie vie.''
En 2007, a lieu une exposition de son œuvre à la Maison Européenne de la Photographie.
En 2010, est organisée au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Kiss The Past Hello, la première rétrospective en France consacrée à Larry Clark, qui sera interdite aux moins de 18 ans et dont la censure fera polémique.
Il a fait l'objet d'expositions au Centre international de photographie de New York. Clark vit et travaille actuellement entre Los Angeles, Californie et New York, NY. Les œuvres de l'artiste sont conservées dans les collections de l'Art Institute of Chicago, du Whitney Museum of American Art à New York, du LACMA à Los Angeles et du Fotomuseum Winterthur en Suisse, entre autres.
France Culture lui a consacré un "PLAN LARGE" où Larry Clark se révèle un grand cinéaste moral, paradoxalement, pour qui toute action a des conséquences.
La photographie d'Ellen Von Unwerth est un hommage très glamour dédié aux femmes, à leur beauté, à leur sensualité et à leur spontanéité. Elle livre une vision des femmes sensuelles, et libres. De la Sexy attitude à la maternité, Ellen Von Unwerth célèbre toutes les femmes.
« Je voulais enquêter sur l’ombre, dans la photographie bien sûr, mais aussi les ombres personnelles et celles qui nous cernent dans le monde social »
- Viviane Sassen
Pierre et Gilles, c’est l’histoire d’un coup de foudre doublé d’un coup de maître.Couple heureux à l'intérieur et à l'extérieur de l'atelier, Pierre et Gilles sont modestes en parlant de leur travail mais positivement heureux en le montrant. Ils se sont rencontrés en 1976 et sont partenaires depuis. Ils ont survécu au mépris critique ainsi qu'à l'adoration des cultes, et ils sont de plus en plus reconnus comme une force majeure dans le monde de l'art.