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« Je veux bien être un esclave de la mode, mais un esclave libre !", Peter Lindbergh
Kate Moss photographiée par Peter Lindbergh (1944-2019) au nord de l’Etat de New York, en 1994. © Peter Lindbergh.
Peter Lindbergh, est le pseudonyme choisi par l'immense photographe né sous le nom de Peter Brodbeck, connu pour ses clichés en noir et blanc de stars et de mannequins. Né en 1944, le photographe allemand a collaboré avec de nombreuses revues de mode (Vogue, Vanity Fair, Harper’s Bazaar…) et a participé à un grand nombre de publicités ainsi qu’au fameux calendrier Pirelli, faisant de ses clichés des images iconiques du monde de la mode.
Après plus de quarante ans de carrière, il est le photographe à qui on attribue l’éclosion du phénomène top-modèles – ses portraits de Naomi Campbell, Cindy Crawford, Linda Evangelista, Tatjana Patitz et Christy Turlington resteront dans l’histoire . Peter Lindbergh les a érigé au rang de superstars.
« J’essayais de les photographier d’une manière différente, mais personne ne semblait s’en soucier à l’époque… Je voulais m’éloigner de la femme plutôt formelle, parfaitement stylée qui était très artificielle. J’étais plus préoccupée par une femme plus franche et aventureuse qui contrôle sa vie et pas trop préoccupée par son statut social émancipé par la protection masculine. »
- Peter Lindbergh
Estelle Lefébure, Karen Alexander, Rachel Williams, Linda Evangelista, Tatjana Patitz & Christy Turlington, Santa Monica, 1988 © Peter Lindbergh. Courtesy of Peter Lindbergh, Paris
Peter Lindbergh entouré des Supers Tops (en partant de la gauche) - Christy Turlington, Tatjana Patitz, Naomi Campbell, Cindy Crawford et Linda Evangelista.
Peter Lindbergh, The Wild Ones: Cindy Crawford, Tatjana Patitz, Helena Christensen, Linda Evangelista, Claudia Schifer, Naomi Campbell, Karen Mulder, and Stephanie Seymour, Brooklyn, American Vogue, May 1991
Ses clichés au grain et à l’atmosphère réalistes, le plus souvent en noir et blanc, sont une signature reconnaissable. Ce qui, en soi, est une qualité cruciale, a fortiori sur un marché de l’image saturé de propositions manquant souvent de conviction. Mais c’est aussi derrière les clichés qu’il faut chercher les raisons de son succès.
« Je ne pense pas que la beauté réelle puisse exister sans vérité; cette idée discrédite les retouches excessives du monde actuel. »
Après avoir passé son enfance à Duisbourg, dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, il était parti étudier à l’Académie des beaux-arts de Berlin, motivé par sa passion pour la sculpture et le cinéma allemand de l’entre-deux-guerres.
Rapidement il devient « la comète de la publicité allemande »4. Il se distingue par ses images en noir et blanc et un langage pictural marqué par l'expressionnisme allemand et par la scène artistique berlinoise des années 1920. Il privilégie les séries intemporelles racontant une histoire. Ce que l'on retient surtout de lui, c'est son empathie et sa capacité à capturer la personnalité de ses modèles.
«Je viens de la Ruhr. Il n'y a vraiment rien de joli là-bas. C'est la stricte construction humaine, la représentation même du travail, les mines, le gris des usines géantes, l'uniformité du paysage industriel. Plus je vieillis, plus je réalise que ma vision de la beauté, c'est exactement ça: la Ruhr. Cette beauté, qui n'est pas belle à première vue, même un peu sinistre. Le contraire du joli, du soigné, du coquet ; chers à la publicité. C'est pour cela que je ne voulais pas travailler au début de ma carrière pour le Vogue américain. Cette femme soignée, magnifique, impeccable, sophistiquée, ne me touchait pas. Je ne pouvais pas la photographier. Cela n'a pas changé. » avouera-t-il.
Sa réputation grandit en Allemagne, et il se joint alors à l’équipe du magazine Stern, où il côtoie les photographes légendaires que sont Helmut Newton, Guy Bourdin et Hans Feurer6,7. Quelques années plus tard, il s'installe à Paris3. En 1978, il emménage à Paris pour y poursuivre sa carrière. Il partagera les dernières années de sa vie entre Paris, Arles et New York.
LINDA EVANGELISTA, STERN MAGAZINE, 1990 © Peter Lindbergh
Ses clichés au grain et à l’atmosphère réalistes, le plus souvent en noir et blanc, sont une signature reconnaissable. Peter Lindbergh crée une nouvelle forme de réalisme en redéfinissant les canons de la beauté grâce à des images intemporelles marquées par l’influence de photographes documentaires, de photographes ambulants ses maîtres sont André Kertész, Richard Avedon ou Irving Penn4. Son approche humaniste et son idéalisation de la femme le distinguent des autres photographes : Peter Lindbergh s’intéresse avant tout à l’âme et à la personnalité de ses sujets. Convaincu que l’intérêt d’un sujet réside ailleurs que dans son âge, il bouscule les normes de la photographie de mode à une époque où l’on a l’habitude d’exagérément retoucher les images.
Dans une industrie gavée de marques, de défilés et de happenings, Peter Lindbergh jugeait la photographie de mode sévèrement, regrettant qu’elle soit mise sous pression par les exigences financières, notamment celles des annonceurs : « C’est une vache : elle mange un truc, avale, régurgite et puis remâche la même chose et recommence. C’est un grand recyclage en boucle. »
En 2014, Peter Lindbergh explique en entrevue que « la responsabilité des photographes, aujourd’hui, doit être de libérer les femmes et, en somme, tout le monde, de la hantise de la jeunesse et de la perfection ».
Léa Seydoux © Peter Lindbergh / Pirelli
Linda Evangelista, Août 1998 - Vogue AnglaisPETER LINDBERGH
L’autorité de son CV lui offrait le privilège de faire autrement : « Je ne travaille pas à l’écran. J’ai besoin de temps pour faire une photo, elle se construit progressivement. Pour moi, les images sont plus intéressantes quand on crée une intimité. »
Ses portraits en noir et blanc, sur fond de paysages industriels, étaient devenus la marque de fabrique du photographe dès les années 1990 en photographiant Naomi Campbell, Cindy Crawford, Claudia Schiffer ou Kate Moss.
Lynne Koester, Paris , 1984 © Peter Lindbergh. Courtesy of Peter Lindbergh, Paris
Linda Evangelista in Chanel, New York, 1992. Photograph- Peter Lindbergh/Courtesy of Peter Lindbergh, Paris/Gagosian Gallery
En 2016, il avait expliqué vouloir, par ses photos, défendre les femmes contre les stéréotypes de la beauté :
« Je répète très souvent que nous, les photographes, sommes là pour libérer les femmes de la dictature de la perfection et de la jeunesse. L’industrie fait son boulot, elle a des produits à vendre, mais tout le monde n’est pas obligé de suivre. L’image que l’on renvoie aux femmes aujourd’hui est épouvantable. Avec Photoshop, on en fait des robots, comme si c’était un avantage de faire 1,80 m et 45 kg. Pour moi, cette norme signe la fin de la civilisation. »
Jeanne Moreau, Paris, 2003 Vanity Fair © Peter Lindbergh (Courtesy of Peter Lindbergh, Paris / Gagosian Gallery)
Tina Turner in Paris, wearing Azzedine Alaïa. Photographed by Peter Lindbergh c. 1989.
Celui qui aimait photographier les femmes sans fards, dans des mises en scènes souvent expressionnistes, avait immortalisé l’actrice Salma Hayek, la jeune activiste suédoise Greta Thunberg ou encore la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern.
Salma Hayek Peter Lindbergh British Vogue
Comme les rencontres artistiques qui ont soudé Richard Avedon et Christian Dior ou encore Yves Saint Laurent et Helmut Newton, Peter Lindbergh et Azzedine Alaïa ont trouvé un territoire commun où chacune de leurs expressions se veut le reflet de l’autre. De cette union sans précédent naîtront 50 photographies et 32 vêtements, aujourd’hui présentés par la fondation, lieu de vie et de travail du grand couturier.
Refusant les standards de beauté, Alaïa sculptait directement les vêtements sur ses mannequins, tandis que Lindbergh préférait un visage laissé à nu, sans maquillage ni coiffure. Hommage à ces deux créateurs aujourd’hui disparus, dont la vocation profonde aura été de dévoiler l’authenticité de la femme, de l’être humain, et ainsi la beauté du monde.
Naomi Campbell, Paris, 1992 – © Peter Lindbergh (Courtesy Peter Lindbergh Foundation, Paris)
Peter Lindbergh, Kristen McMenamy & Azzedine Alaïa, Paris, 1995 – © Peter Lindbergh (Courtesy Peter Lindbergh Foundation, Paris)
AZZEDINE ALAÏA & LINDA SPIERINGS, LE TOUQUET, 1986 @ PETER LINDBERGH (COURTESY PETER LINDBERGH FOUNDATION, PARIS)
La photographie d'Ellen Von Unwerth est un hommage très glamour dédié aux femmes, à leur beauté, à leur sensualité et à leur spontanéité. Elle livre une vision des femmes sensuelles, et libres. De la Sexy attitude à la maternité, Ellen Von Unwerth célèbre toutes les femmes.
« Je voulais enquêter sur l’ombre, dans la photographie bien sûr, mais aussi les ombres personnelles et celles qui nous cernent dans le monde social »
- Viviane Sassen
Pierre et Gilles, c’est l’histoire d’un coup de foudre doublé d’un coup de maître.Couple heureux à l'intérieur et à l'extérieur de l'atelier, Pierre et Gilles sont modestes en parlant de leur travail mais positivement heureux en le montrant. Ils se sont rencontrés en 1976 et sont partenaires depuis. Ils ont survécu au mépris critique ainsi qu'à l'adoration des cultes, et ils sont de plus en plus reconnus comme une force majeure dans le monde de l'art.